Synergie inter-adhérents pour la réutilisation des eaux usées

En France, dans l’inconscient collectif, l’eau potable est très souvent considérée comme une ressource renouvelable et inépuisable. Beaucoup d’efforts ont été menés pour limiter les pollutions et préserver la ressource. Cependant, avec l’augmentation des épisodes de sécheresse, la diminution du niveau des nappes phréatiques et le changement du rythme des précipitations, les conflits d’usage risquent de s’accroitre. Encore peu développée en France, contrairement à des pays européens comme l’Italie ou l’Espagne, la réutilisation des eaux usées devient un enjeu de plus en plus important pour l’ensemble des communes françaises, confrontées à la raréfaction des ressources en eau et aux aspirations de leurs citoyens pour une gestion raisonnée des ressources naturelles.

Le 30 juin dernier, à Terrasson-Lavilledieu, Soltena organisait avec UV Germi, Veolia, la Communauté de Communes Terrassonnais Haut Périgord Noir et Agence de l’eau Adour-Garonne une matinée technique pour mettre en lumière les enjeux de préservation de la ressource et les solutions de réutilisation des eaux usées. La table ronde a été suivie d’une visite de la station d’épuration de Terrasson-Lavilledieu (24).

Actuellement, sur la station d’épuration de Terrasson gérée par Veolia, l’intégralité de flux des eaux usées est traitée avant rejet dans le milieu naturel. Une partie peut être détournée et envoyée vers une solution de valorisation complémentaire permettant d’utiliser les eaux usées traitées pour des usages secondaires. Cette solution développée par EPUR, filiale de Veolia, est équipée avec des systèmes de désinfection par ultra-violets développés par UV GERMI®.

Actuellement, l’eau traitée peut être utilisée pour des usages internes mais demain, avec les autorisations nécessaires, elle pourra également être utilisée pour des usages externes, permettant d’économiser en moyenne plus de 10 000 m3 par an :

• 3000 m3 d’eau pour les usages internes de la station d’épuration,
• 1000 m3 pour l’hydrocurage,
• 1000 m3 pour le nettoyage des voiries,
• 5000 m3 pour l’arrosage.

Aucun des acteurs en présence n’a attendu le plan Eau du Gouvernement annoncé en mars 2023 pou agir mais l’ensemble des intervenants se sont accordés sur les points clés suivants :

• La REUT n’est pas la réponse à tout et partout !
• La réalisation d’un diagnostic des gisements et des besoins de chaque territoire est essentielle pour adresser les meilleures solutions,
• Il est essentiel de poursuivre les actions de sensibilisation aux économies d’eau en amont,
• Si on veut pousser la REUT, il est nécessaire de prévoir des infrastructures structurantes pour stocker et canaliser l’eau.